« L’Économie du Sens » : Quand « les fins » dépassent « les moyens »

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Grégory
Par philosophie ou nécessité, nombre d’acteurs socio-économiques se sont bâtis puis structurés suivant un leitmotiv devenu expression consacrée : la fin justifie les moyens. Seulement aujourd’hui, il apparaît que nous soyons arrivés à la fin de cette ère devenue très froide - comme trop chaude déjà - face aux aspirations nouvelles de nos sociétés, et leurs simples pérennités. Devant cette réalité, l’économiste américain Aaron Hurst proposait dès 2014 son essai « The Purpose Economy ». Soit la révolution possible d’une « Économie du Sens » dans laquelle « les fins » éthiques et responsables justifieraient enfin les « moyens » existants comme alloués. D’autant ceux rimant uniquement avec performance ou rentabilité !

Et si le sens de la vie professionnelle, le sens que nous voulons donner aux efforts que nous faisons au travail, était en train de devenir le cœur du développement économique ?

Voici peu ou prou le débat proposé il y a quasi une décennie par l’américain Aaron Hurst au travers de son livre « The Purpose Economy ». Soit un ouvrage de 270 pages, pour le partage de la vision d’une évolution radicale de l’Économie de l’Information. Elle pouvant se résumer par le « vu », le « lu » et le « su » côté grand public, comme par les moyens ou indicateurs de performance côté entreprises.

« The purpose reign » is coming

L’objectif de ce livre pédagogique - réédité en 2016 - est simple : partager au grand public et acteurs économiques le dépassement annoncé de la logique éculée de « rationalité des moyens » et ses objectifs de performance, techniques de production ou de management… Au profit d’une nouvelle rationalité à intégrer prenant le pas sur toutes les autres, celle des « fins » ou objectifs éthiques, sociaux et écologiques.

The Purpose Economy / Aaron Hurst

Comme expliqué le mois dernier à nos amis belges, plusieurs raisons expliquent cela. « Tout d’abord, l’économie de l’information a entraîné une hausse significative du nombre de travailleurs du savoir. Ceux-ci occupent une position très forte au sein des entreprises, au point même de détenir plus de pouvoir que le management. Ils sont à la recherche de valeur ajoutée et, si les entreprises veulent retenir les talents, elles doivent suivre le mouvement. »

Une révolution en marche donc, correspondante à une époque dans laquelle « désormais les femmes jouent un rôle beaucoup plus grand dans l’économie et le management ». Ces 53% de notre Humanité, accordant généralement et/ou naturellement « plus d’importance au principe de sens » que leur pendant minoritaire masculin. #MerciMesdames #Messieurs… AuRevoirMerci !

Aujourd’hui multi-récompensé et débattu outre-Atlantique, « L’Économie du Sens » revient donc à matérialiser et étayer le besoin prégnant et ressenti dès les années 2010 dans toutes les franges de nos sociétés… D’ouvrir et enrichir nos relations à autrui, comme de participer à son échelle au bon développement de l’humanité.

Les premières notes de « l’Économie du Sens »

Pour base de travail et réflexion, l’économiste reprend principalement les résultats et conclusions de deux études. La première fut menée par l’Université de Princeton concernant les imbrications entre niveaux de revenu et de satisfaction. Celle-ci concluant qu’aux États-Unis, au-delà de 75 000 $ de rémunération par an, tout « plus » deviendrait « surplus ». Le niveau de contentement comme l’humeur générale n’évoluant plus au-dessus de cette somme.

La seconde, plus récente, revient au Cabinet international d’audit et conseil « PricewaterhouseCoopers » ou PwC, présentée il y a quelques années lors du « World Economic Forum ». Une étude qui, par résumé, démontrait la nécessité pour les entreprises d’une plus grande transparence et attention portée à la recherche de « sens » et décence de plus en plus forte chez les consommateurs. Que ce soit vis à vis d’eux-mêmes évidemment, comme de ce fait par « éco-ricochet » disons, directement du côté des entreprises. Au regard des éléments, engagements annoncés d’un côté, comme en fonction des logiques entrepreneuriales, managériales (re)connues, entendues ou dissonantes de l’autre. #LeVuSuLu !

Et en Europe Jacques a dit… « Économie positive »

Au même titre que son auteur, il est possible que l’axe philo-économique de « The Purpose Economy » puisse apparaître quelque peu « à l’américaine » pour certains esprits. Sorte de vision adolescente ou utopique très états-unienne, manquant de ce fait (évidemment !) de considérations ou complexités propres à notre « vieux continent ».

Alors pour conclusion, à côté du simple rappel de la fonction première d’un essai… À savoir proposer pour derrière débattre et avancer ! Comme « The Purpose Econony » n’a pas été traduit, sachez qu’existent en France les travaux et événements de l’institut de « l'Économie Positive ». Un endroit représenté comme soutenu par l’essayiste et économiste Jacques Attali jusqu'en 2023.

Soit une autre dénomination pour le pendant européen d’une motivation nouvelle mais structurelle et mondiale : redonner du sens à nos vies, nos métiers et notre quotidien. Cela d’autant pendant qu’il en est encore temps ! Et qu’enfin « les fins » ou objectifs communs dépassent les moyens. #AllezOnSeBouge.

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