Isaac Asimov et la Robotique : le tout premier jeu de lois

29/6/2023
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Grégory

Depuis la Révolution Industrielle, de nombreuses chapelles de pensées se sont construites sur le terrain singulier du rapport « Humains & Machines ». En fonction de la porte choisie : technologique, philosophique, économique, éthique… La robotique appartient aux thématiques qui ne connaitront certainement jamais une quelconque unanimité. Soit l’opposée d’Isaac Asimov finalement. Pionnier et auteur à succès de science-fiction, dont l’oeuvre et le nom resteront liés à jamais à ses lois fondamentales de la robotique explicitées il « IA » 81 ans déjà !

« « Loi Zéro : Un robot ne peut pas porter atteinte à l’humanité, ni, par son inaction, permettre que l’humanité soit exposée au danger.

Première Loi : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger, sauf contradiction avec la Loi Zéro.

Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première ou Loi Zéro.

Troisième Loi : Un robot doit protéger son existence tant que celle-ci ne rentre en conflit avec la Première, Deuxième ou Loi Zéro » ».

En 1942, pendant qu’Abraham Maslow présente sa grande pyramide humaniste des besoins, c’est par ces mots qu'Isaac Asimov introduit pour la première fois ses 3 (+1) mythiques lois de subordination entre Humanoïdes et Humains. Une envie motivée par une crainte naissante chez l’auteur et une partie de ses contemporains, face à l’émergence et la présence déjà prégnante de nouvelles machines « automatisées » / « robotisées » dans leur quotidien. Elles sont généralement faites pour les aider, les seconder, comme sinon par productivité… les remplacer ! (Toum toum toum…)

Will Smith et Asimov : même combat

Ainsi, côté Maslow et Sciences-éco, on parlera pour ces sujets de « projections » basées sur les big data d’antan. Quand côté Asimov et Science-fiction, il s’agira ici « d’anticipation » pour des histoires futuristes cousues du fil d’un temps. Officiellement présenté en 1950 dans sa première saga de 9 tomes « I,Robot », Asimov propose ces lois fondamentales face à - selon lui - la nécessité de se pencher sur les problématiques de la mécanisation des taches et industries, de l’arrivée de la robotique et/ou d’intelligences dites « artificielles ».

En effet, si jusqu’à la fin des années 30 les monstres incontrôlables (coucou Frankenstein !) ou Aliens envahisseurs supérieurement intelligents étaient les rois du genre… Par les progrès technologiques et mutations dans nos sociétés, la science-fiction commence alors à s’intéresser, avant de s’emparer, d’un nouveau sujet à traiter : la (vraie) réalité. Celle d’Humains seulement, vivants dans un - certain - futur proche ou plus lointain, résultat de leurs choix présents et surtout passés. Pour cette mécanique d’esprit, les mots précis sont ceux de « What If..? » et « dystopie ».

 

Tu ne tueras point… si on calcule bien !

 

Comme le partage Franck Macrez - chercheur au Centre d’études internationales de la propriété intellectuelle - à l’université de Strasbourg en 2019, « ce qui est intéressant c’est que dans ces lois, on retrouve l’idée de norme fondamentale avec la loi zéro, équivalente à notre Constitution, suivie de trois autres lois hiérarchisées et interdépendantes ».

 

Ainsi, la cohérence de ces lois et leur supposée inviolabilité ouvrent le champs d’infinies possibilités. Ce lien nouveau et intestin, direct et interdépendant, permettant de créer des postulats, énigmes ou paradoxes propices au développement de narrations plus fines car introspectives. La robotique amenant par exemple très simplement l’axe, la possibilité que l’Homme puisse être son premier / plus grand ennemi, par ses choix, évolutions ou modes de vies.

Une idée qui dans notre réalité, semble ici ou là se confirmer… #Climat #PerteDeSens #Covid #Etc. Heureusement pour nous en 2023, l’heure du « grand remplacement » de Homme par des humanoïdes semble encore très loin de possiblement pouvoir sonner ! Même si la robotique progresse à grand pas… Comme le prouve  « Atlas » de Boston Dynamics, le modèle le plus agile et complet à ce jour.

 

Quand la réalité reprend la fiction

Mais aujourd’hui, à y voir non pas plus clair mais de plus près qu’Asimov, il semble que les enjeux réels et premiers soient en direction du développement des intelligences
artificielles, de leurs algorithmes et du Droit du numérique. Prenons « le cas des brevets »et le marché naissant de « la voiture autonome » pour exemple. Comme l’explique Franck Macrez « si l’intelligence artificielle est amenée un jour à devoir choisir entre percuter un enfant et une personne âgée… On ne sait pas comment l’algorithme prendra la décision ! » Cela amenant par prolongement donc au principe - légal, moral, philosophique - de responsabilité. Soit l’un des piliers fondamentaux de toute société.

Ainsi, parmi 1000 exemples possibles, voici le type de problématiques dans lesquelles  « sens » et « équilibre » sont des données fondamentales à intégrer dès aujourd’hui dans tout algorithme, tout projet. Enfin, pour les curieux qui voudraient en savoir plus sur les Lois d’Ivanov sauce cette fois réalité 2023, vous trouverez ici le condensé d’une étude récente de « l’Institute of Electrical and Electronics Engineers » (IEEE). Alors bonne lecture ! Et pour le reste, l’avenir… BON CHANCE !

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