De 2001 à aujourd’hui : l’Odyssée de « la crise du quart de siècle »

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Grégory
En 2001, les psychologues américaines Alexandra Robbins et Abby Wilner cosignaient « Quarterlife crisis : the unique challenges of life in your twenties ». Soit le premier recueil d’une centaine de témoignages résultant d’une crainte nouvelle ressentie chez les post-étudiants : le passage à la vie adulte et l’avenir. Un quart de siècle plus tard, la perception de ce râle « adulescent » a depuis bien changé, notamment face aux mutations réelles connues par nos sociétés. Elles qui - peut-être - apparaissaient plus clairement à la fenêtre des 1er Humains à grandir avec internet ! Retour vers le futur et lumière sur la génération qui signera à jamais « Y » à la pointe de son clavier.

En 1968, le film dystopique « 2001, l’Odyssée de l’Espace » sortait sur les écrans. En l’espèce, l’oeuvre de Stanley Kubrick imagine ce que pourrait être la réalité humaine, entre autres technologique, autour d’un axe se déroulant en 2001. L’une des thématiques revenant, au même titre que la Saga « I Robot » d’Isaac Asimov et ses 3 lois de la robotique, au rapport philosophique et intestin entre Machine & Humain.

Mais 33 ans plus tard, le vrai passage au 3ème millénaire ne sera pas tant marqué par une quelconque rencontre ou question du 3ème type… Mais par 2 concepts sociologiques concernant les jeunes d’alors, « la génération Y » ou « millennials ».

Why it’s « Y » ?

Provenant des sciences sociales, ces 2 appellations regroupent un même ensemble des jeunes gens, première génération à grandir et à être impactée au quotidien par la révolution numérique. Le « Y » revenant à symboliser les écouteurs filaires plugués d’un côté aux premiers appareils musicaux portatifs (WalkMan, lecteur CD, Mp3…) et de l’autre, aux oreilles d’un grand nombre d’adolescents.

Ce nouvel « outil » symbolisant lui-même forme comme fond, l’un des premiers pas vers l’individualisation de nos sociétés et les mutations massives de nos modes de vies, de communications, d’échanges, de consommations. #Etc #Etc #LeNumériqueQuoi

Mais au-delà de leurs noms scientifiques, cette génération restera surtout caractérisée, voire marquée, par 2 concepts sociologiques nés en 2001 et issus de la culture populaire.

La crise du quart de siècle : The Origins…

Le premier concept, le plus sérieux ou étayé, résulte du travail à 4 mains de 2 psychologues américaines et leur livre commun : « La Crise du quart de siècle : le plus grand challenge de la vingtaine ».

Au long cours d’une centaine de témoignages, Alexandra Robbins et Abby Wilner cherchent pour la première fois à comprendre, nommer et apporter de premières réponses aux craintes nouvelles concernant le futur, proche ou plus lointain, chez les post-étudiants. Comme plus globalement chez les 21-29 ans.

Le second, plus caustique et franco-francophone, revient à la comédie à succès : « Tanguy ». Soit l’histoire d’un jeune brillant professeur à l’Institut National des Langues Orientales, préparant une thèse sur « l’émergence du concept de subjectivité en Chine ancienne », mais qui a 28 ans… au drame ! Habite encore chez ses parents.

Chez ce Tanguy 1er du nom l’indépendance et la vie en solitaire revenant à des bouffées suffocantes de stress à leurs simples évocations. Qui plus est pour se retrouver tout seul dans un nid bien moins douillet que celui de papa / maman, et payer le prix exorbitant d’un logement entier pas plus grand que sa chambre d’adolescent.

Mais après deux décennies et demie passées, il semble que les réalités sociétales d’expressions comme « la crise du quart de siècle », « Génération Tanguy » ou encore le classique « syndrome de Peter Pan » (coucou Orelsan !) apparaissent aujourd’hui bien plus adultes et structurées que ne l’imaginaient les boomers d’antan.

« L’Économie du Sens » : The result !

En effet, si 2001 n’aura pas pris trait pour trait le visage de l’Odyssée, son air(e) en restera à sa manière familier. L’arrivée d’internet dans tous les foyers marquant le basculement d’un ancien à un nouveau monde, accompagné par un nouvel meilleur ami devenu un peu « grand-frère » depuis : Google. La firme collectant aujourd’hui 90% des recherches mondiales au quotidien, au travers de 63 000 « recherches Google » chaque seconde. Soit 227 millions de recherches chaque heure et 5,4 milliards chaque jour…

Créé en 1998 pour devenir international dès 2001/2002, ce 1er moteur de recherche commun apporta en effet un même accès à une « même infinité » de contenus, d’informations, de questionnements, de craintes, d’envies, de codes ou points de comparaisons pour les jeunes et malléables générations.

Une digitalisation des us et coutumes qui entraina l’introduction du concept de « bulles de filtrages » en 2011 par l’activiste américain Eli Pariser. Soit l’idée d’un « qui se ressemble s’assemble » un peu forcé par Google et ses algorithmes, ces derniers choisissant pour vous tels ou tels « meilleurs » résultats en fonction de votre profil et de vos précédentes recherches.

Là où ensuite, en 2018, des études scientifiques conclurent sur l’évolution de la période dite « adolescente » face aux bouleversements structuraux connus à ce moment comme depuis. Elle qui commencerait dorénavant à 12/13 ans, pour se terminer non plus à 19 mais à 24 ans.

Soit exactement un quart de siècle, comme avancé dès 2001 finalement… Également année ou point de départ de l’hégémonie de l’Économie de l’Information. Elle qui semble bon gré mal gré se terminer ! Au profit de « l'Économie du Sens » incarnée par l’essayiste  américain multi-récompensé Aaron Hurst. Un homme aujourd’hui âgé d’une petite cinquantaine d’années. #TiensTiens

Un fait comme des évolutions revenant à valider ce que chantait Manau il y a tout pile 25 ans, non pas sur les grandes ondes mais dans les oreilles d’adolescents : l’avenir n’est qu’un long passé ! Et cela, ne l’oublions jamais.

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