L’école à la sauce Hollandaise

9/7/2023
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Grégory
Si la France est considérée comme le pays de la Gastronomie, avec la sauce pour spécialité, notre système éducatif peut parfois manquer d'assaisonnement. Comme il peut laisser de côté certains jeunes ou cursus encore renvoyés, considérés comme des « sots métiers ». Pourtant, nombre de chefs étoilés n’ont pour diplôme qu’un CAP ! Car il sera toujours bon de rappeler que niveaux d’études et intelligence(s) sont des cuisines bien distinctes. Soit un principe compris par d’autres pays, comme la Hollande.

Après les footballeurs puis les peintres, notre focus - non fait exprès - néerlandais se poursuit, comme s’achève ici. Ainsi, au même titre que l’Allemagne ou certains pays scandinaves, les Pays-Bas sont connus pour leur qualité et aspirations concernant l’éducation de leurs chères têtes blondes, aux yeux souvent bleutés… Comme Mathias finalement ! Notre futur expert en évènementiel e-sportif.

 
Pays-Bas mais hautes ambitions d’éducation

En Hollande, l’école est obligatoire de 5 à 18 ans. Du primaire au secondaire, pas de programmes communs ou règles prédéfinies par l’État… Si ce n’est que chaque établissement s’occupe au mieux de ses enfants. Un point en partie expliqué par les 70% d’écoliers fréquentant le privé. Un privé ici subventionné, pour laisser l’entière possibilité à tout élève d’y avoir accès gratuitement.

Côté horaires, les écoles s’organisent autour de l’objectif commun de laisser les après-midi libres aux jeunes. Avec des cours de 8h30 à 15h00 généralement, cette organisation permet ainsi aux parents de les récupérer - les entreprises faisant en sorte de les libérer à cette heure également - pour ensuite les emmener pratiquer une activité sportive et / ou artistique.

Dans ce pays, la possibilité de créer une association pour enfants / jeunes est d’ailleurs très simplifiée pour « multiplier » les propositions ou possibilités d’occupations. Un bémol ici cependant, et important, car occuper son fils, sa fille, coûte à l’année de 7 000 à 8 500 €  « l’enfant ». Et cela, qu’il soit de Blanche... ou nan !

 

L’école primaire ou « basisschool »
 

L’école primaire peut commencer dès 4 ans, pour prendre fin à leurs 12 printemps. Soit 8 années - appelées « groupes » - durant lesquelles la personnalité, l’esprit critique, le travail en équipe et la responsabilisation sont au coeur des esprits du corps enseignant.

Comme expliqué à Euronews par le directeur de l’école du Moulin - un nom choisi par les élèves - de la ville de Nijmegen, « je suis le responsable de cette école, mais les enfants sont aussi responsables par ce qu’ils nous disent être important pour eux. »

Une démarche qui se caractérise entre autres par le choix des matières de la journée laissé aux enfants… Ou encore par un « Conseil de l’école » régulier traitant de nombreux sujets nécessitant débats et décisions.

 

Au moment de la visite d’Euronews, c’est le réaménagement de la cour qui est traité par les adultes et les représentants de chaque classe d’âge. Parmi eux / elles, une petite Michelle de 8 ans qui partage, « c’est vraiment bien de pouvoir dire ce qu’on en pense et il y a beaucoup d‘élèves qui veulent faire partie du Conseil de l’école. »

Un système d’égal à égal avec les adultes donc, renforcé par une certaine sérénité d’esprit pendant la primaire. En effet, le système de notation n’existe pas à ce stade, au bénéfice d’appréciations et compliments. Ainsi, pas de stress de rentrer faire signer un 7 sur 20 en dictée à sa maman ! Ni appréhension à être « classé », considéré ou se voir comme meilleur, supérieur, moins bon ou mauvais face à tel ou tel copain.e, matière ou sujet.

Enfin une fois la dernière année arrivée, Michelle et ses petits collègues ont alors la possibilité de passer un premier test… d’orientation. Non obligatoire à faire comme à suivre mais très répandu, le « test final de l’enseignement primaire » a ainsi pour unique objectif d’appréhender les aptitudes et limites de chacun, afin d’éviter au plus possible d’envoyer différents profils en direction du découragement ou de l’échec scolaire.

Test et règle de 3… secondaires aux Pays-Bas

En fonction des résultats - comme dans tous les cas - trois cursus existent alors aux Pays-Bas. Le premier se nomme  « VMBO ». Choisi par 60% des jeunes et leurs parents, il s’agit pourtant de la formation la plus courte et professionnalisante proposée. Celle amenant aux métiers « manuels » ou « peu qualifiés » par exemple, mais à l’utilité prépondérante et aux débouchés d’emplois importants.

D’une durée de 4 ans, le « VMBO » est donc pensé, fait, pour préparer les élèves à une introduction directe ou rapide au marché de l’emploi. Un cursus mêlant de ce fait théorique et pratico-pratique, dont le curseur entre les deux appartient à chacun.

Concernant les 40% d’écoliers restants, ils se répartissent entre les formations « HAVO » et « VWO ». Aux niveaux plus exigeants, ces deux cursus durent également plus longtemps. 5 ans pour le premier et 6 pour le second. Les 3 premiers « groupes »reviennent à une formation de base pour tous… Quand les 2 ou 3 ans restant amènent à un choix. Celui d’une pré-orientation disons, concernant un« profil » d’études à suivre à l’intérieur de quatre possibilités : culture et société / économie et société / biologie et sciences naturelles / technologique et sciences naturelles.

Que ce soit pour les 3 cursus strico sensu ou leurs futurs métiers affiliés, les professeur.es quant à eux ont pour demande de toujours chercher le bon ou positif chez / dans leurs « sujets ». Une démarche expliquée en partie par l’arrivée des notations dans le secondaire. Pour se faire, les enseignants sont invités à suivre des cours de pédagogie, mais pas seulement. Des formations de « Positive Behavior Interventions and Supports » existent également en ce sens. En effet, être positif c’est comme tout finalement… cela s’apprend ! Même - voire surtout - quand on est grand. #SinonAttention #SyndromeDePeterPan

 

Comparer n’est pas comparer ! Ni mettre un rond dans un carré

Ainsi par reflet ou ricochet sur ce dernier point, qui n’a pas connu un élève qualifié de « tire-au-flanc » par un professeur... Ne voyant pas la beauté des oeuvres dessinées sur chaque page de « son » cahier. Cela en lieu et place de sacro-saints longs textes dictés à apprendre ensuite par coeur. À y regarder, lire ou écouter, la France et les Pays-Bas semblent avoir pris des chemins différents face à cela.

Alors pour conclure, il est bon de rappeler qu’il ne s’agit bien sûr ici en rien de transposer 2 pays et leurs états ! Comme sinon penser qu’il serait chose aisée de faire rentrer un rond dans un carré. De même diamètre en tout cas ! Sinon, c’est un autre débat… Mais simplement voir ensemble depuis d’autres fenêtres ce qui - chez nous - pourrait être amélioré. En tout cas dans l’objectif de s’ouvrir à de nouveaux volets de pédagogies, mixant plus grande rondeur et « carré » face aux aspirations, formations, et suivis de chacun de nos étudiants. #AllezOnSeBouge

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